Cet après midi, la diaspora béninoise était invitée par le Corps Diplomatique à Paris, pour écouter les Ministres des Affaires Étrangères et de la Coopération, Monsieur Aurélien AGBENONCI et de la culture, du tourisme et des arts, Monsieur Babalola Jean-Michel Abimbola.
La rencontre a permis aux Ministres de faire un état des lieux du processus bien engagé de restitutions des œuvres culturelles par la France au Bénin.
Il s’agit de 26 œuvres prélevées par le Général DODS en 1892 lors de la conquête du Royaume du Danhomê, qui a conduit à la défaite et à la déportation en Martinique puis à Blida du Roi Behanzin.
Entre l’impatience de la France et la temporisation demandée par le Bénin, une solution a été trouvée pour construire deux musées, l’un à Ouidah et l’autre à Abomey pour accueillir dignement ces objets sacrés.
Le Benin demande à la France et qui l’a accepté que ces objets rituels ne quittent pas «incognito » le sol français. L’idée d’une grande exposition en France dont le lieu n’a pas été encore choisi, fait son chemin.
Enfin, les autorités béninoises ont tenu à saluer le rôle moteur de la France, notamment du President Emmanuel Macron et du Ministre de la Culture Franck Riester, dans cette évolution. Il a fallu faire oeuvre d’innovation juridique pour rendre possible ce qui était prohibé jusque là.
Au delà de la restitution, le Bénin prône la circulation des œuvres du patrimoine africain détenues aussi bien dans les musées que dans les collections privées.
La route est longue et le travail ne vient que de commencer. Gageons que toutes les parties joueront leur partition pour que les africains puissent voir et étudier chez eux, au Bénin ou ailleurs sur le Continent, les œuvres ancestrales qui parlent de la culture et du sacré des africains.
J’ajouterai pour ma part, que j’exhorte les familles dont les grands parents ont été des armées coloniales et qui détiennent par devers eux des œuvres prélevées dans des conditions de guerre à s’engager dans cette démarche de restitution.
Malheureusement, il n’est pas rare que des arrière petits enfants détruisent ou jettent ces vestiges dont ils n’apprécient pas l’importance pour les peuples des ex colonies.
Le Bénin doit se doter d’un cadre juridique pour gérer ces restitutions au bénéfice du plus grand nombre.
C’est cette contribution que nous membres de EFOB, que je représentais à cette manifestation, nous voulons apporter comme pierre à l’édifice, sensibiliser les citoyens français pour qu’ils se saisissent de ce sujet.